08.09.2009
L’art brut sur les chemins
Après le Hors-Les-Normes, le Hors-Les-Murs. Et une nouvelle expo du MAM ou du LaM (on ne sait toujours pas bien) Lille-Métropole. C'est la dernière expo H.-L.-M. avant la réouverture du musée de Villeneuve d'Ascq prévue maintenant pour septembre 2010. Elle s'intitule Chemins de l'art brut 8 et se tiendra du 24 septembre au 15 décembre à l'Institut National d'Histoire de l'Art, 6 rue des Petits-Champs dans le deuxième arrondissement de Paris.
Elle «retrace l'histoire de la Collection depuis ses prémices dans les années 1970 jusqu'à sa donation en 1999».
Je pique cette phrase qui date du 1er septembre 2009 au site internet de La Voix du Nord qui veut absolument recueillir l'avis de ses lecteurs par le truchement d'une fenêtre surgissante (pop-up pour les anglos) qui joue avec leurs nerfs.
Alors puisque je vous tiens, Madame Lavoix Dunord, permettez-moi de vous dire qu'au lieu de vous laisser refiler des salades, vous feriez mieux de vérifier vos informations au petit poil. Bon, allez, je vous pardonne mais je vous signale que votre Petite Ame Errante a déjà eu l'occasion de signaler ce que peuvent avoir de carrément à côté de la plaque des remarques du genre de celles que vous émettez.
«Depuis 1999, le Musée d'Art Moderne à Villeneuve d'Ascq possède la plus importante collection française d'art brut (...)» écrivez-vous. Dans vos rêves, ma petite Lavoix, dans vos rêves! Ce sera peut-être vrai un jour mais pour le moment cette affirmation est fausse comme une vache. Je sais bien que vous êtes une grande publication pleine de jolies nouvelles et que vous avez sans doute d'autres chats à fouetter mais vous devriez enquêter de temps en temps en région parisienne. Vous verriez, Mame Dunord, qu'à Montreuil-sous-Bois gîte la véritable «plus importante» comme vous dîtes. Et qu'elle est en mains privées.
C'est comme ça et pis c'est tout!
00:05 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
06.09.2009
Une rentrée hors-les normes pour Christian Berst
Christian Berst indésirable? Non mais des fois, ça va pas la tête? Oui, c'est à toi que je m'adresse, sale petit Mac. Qu'est-ce qui te prend de me classer les messages de sa Galerie dans la rubrique maudite «courrier indésirable»? Il t'a fait quoi ce Christian là que tu lui fasses la tronche, empaffé d'ordinateur? D'accord, il a largué l'appellation «Objet Trouvé» pendant les vacances mais ce n'est pas une raison! D'abord il a bien fait, Berst, de passer à la vitesse supérieure et puis O.T. c'était pas le pied. J'ai toujours trouvé que ça faisait un peu «rue des Morillons». Alors tu vas me faire le plaisir, petit Macounet et vous aussi mes fidèles Animulecteurs d'enregistrer dans vos tablettes que maintenant la Galerie Christian Berst c'est Christian Berst de chez Christian Berst. Et pis c'est tout!
21:09 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art hors-les-normes, rentrée 2009, galerie christian berst | | Imprimer | | |
02.09.2009
Cavalleria rusticana
C'est le cavalier brut de L'Isle-sur-la-Sorgue. Je l'avais un peu oublié mais ce soir il trotte dans ma tête. Faut dire que j'ai du mal à me refaire à l'autobus. Je pense encore aux vacances. A cette super brocante du 15 août dans la ville citée plus haut. Par un soleil digne d'un western. Le genre : «je mourrai de soif mais je ne cannerai pas !». J'étais cependant prête à filer me mettre à l'ombre quand soudain -clipi, clop, clipi, clop- il est apparu.
Mon petit Blau Reiter à moi. Enfin «blau», il serait plutôt rouge et vert avec un peu de blanc. Du moins pour ce qu'il en reste de couleurs. L'antiquaire qui avait ce bel objet en extérieur sur son stand a eu l'intelligence de ne pas lui nettoyer la patine. Ce qui accentue le côté brut de la chose.
Admirez la mousse verte sur le front du cheval, le travail des lichens sur le visage du jockey.
Il faisait trop chaud pour demander des explications et puis malheureusement j'ai pas la place pour une telle petite merveille dans mon 3 pièces-kitchenette.
Mais tout dans le style et la facture signe un travail artistique autodidacte et rustique. Mais où peut-il bien courir comme ça?
22:44 Publié dans Glanures, Musées autodidactes disparus, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art populaire, création autodidacte, l'isle-sur-la-sorgue, brocante | | Imprimer | | |
28.08.2009
Charles Billy sur CYBERmUSE
Charles Billy était là, il m'attendait et je ne le savais pas. Sur CYBERmUSE, le site de la collection permanente du Musée des beaux-Arts du Canada. Un portrait par le photographe Marcus Schubert (comme l'auteur de l'Opus 100).
© Marcus Schubert-Le Jardin de Nous Deux, Civrieux d'Azergues (1987)
Je visite sa galerie en rentrant de vacances. Elle contient de belles images de La Frénouse, la création de Robert Tatin, de la maison Picassiette, du jardin de sculptures de Fernand Chatelain, du parc des vignes à Dietikon en Suisse, du parc des moulins à vent de Lucama en Caroline du nord etc.
Vraiment, ça fait plaisir de retrouver son matos.
J'en avais plein le dos de ma clé 3G qui tombe en rideau, des bistrots wifi qui vous déconnectent au milieu d'une recherche pour cause de pub, de ces boutiques de location informatique devant lesquelles on ne peut jamais se garer. Allez donc poster quelque chose après ça! J'ai préféré faire la sieste en attendant de pouvoir taquiner mon internet les doigts dans le nez.
Heureusement que je suis pas la seule à faire bouillir la marmite de l'art brut !
Pas plus tard que la semaine dernière, pendant que je coinçais la bulle, j'ai découvert que Graciela Garcia avait montré Maria-Faustina Stefanini sur son blogue El Hombre Jazmin et que Yassine du blogue Lezinfo avait dégoté une tapée de Joseph E. Yoakum pas piquée des hannetons.
Suivez son lien. C'est le conseil du jour de votre Animula.
23:55 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, charles billy, maria-faustina stefanini, joseph a. yoakum, marcus schubert | | Imprimer | | |
20.08.2009
De Dada à demain, l’after Chave
L’esprit Chave est sur nous. Grâce à Skira qui vient de l’éditer, le beau catalogue de l’expo du même nom (sur-titrée : De Dada à demain) est dans mes valises. Avec son aliment blanc de Robert Malaval en couverture.
Ceci pour vous dire que je suis été me pavaner à Vence où le brumisateur est de rigueur. Soda bien frais à La Régence, bistrot fréquenté dans les temps par François Ozenda. Si vous émergez de la piscine, que vous ne savez rien sur cet artiste maudit qui a laissé son empreinte attendrissante dans le pays, voici l’image d’une œuvre figurant dans l’expo drivée de main de maître par Mr Mirabdolbaghi, commissaire au goût sûr et au prénom court : Zia.
François Ozenda - ©Galerie Chave
Il avait raison Alain Paire de vous recommander, fin juillet, le détour par le Château de Villeneuve. J’aurais aimé le lui dire quand je suis passée par sa Galerie à Aix-en Provence le 7 du mois mais c’était dix jours avant Vence. J’ai pu que le remercier pour son livre sur Pablo Picasso à Vauvenargues (un angle intéressant pour ceux qui veulent renouveler leurs approches du vieux sacripant de la peinture).
Pablo c’est aussi le nom du brave toro qui a fait sauter comme des crêpes les raseteurs du 15 août à Paluds de Noves.
Descendue de mes Alpilles, je tombe deux jours après sur le frêne géant à l’entrée de l’expo vençoise. On me dit aimablement bonjour (hé ouais!), je monte l’escalier. Je suis serrée de près, à peine je déboule dans la première salle, par un couple de totems en papier mâché par Slavko Kopac.
Je vais donner de la corne dans un mur impeccable de Philippe Dereux et me retrouve en nage dans la salle suivante où je suis subjuguée par le travail conjugué de Jean Dubuffet et de 4 Francis Palanc «écrituristes» à supports différents (bois, toile, isorel, contreplaqué). Dommage que ce pâtissier coléreux et créateur exigeant ait tant détruit son œuvre. On touche avec elle au mystère du tandem que formèrent, à la fin de années 50 du siècle dernier, Dubuffet et Pierre Chave.
Dans le catalogue, Daniel Abadie passe au surligneur leurs «découvertes communes». Il en met à juste titre une couche sur l’expo de l’été 1959 qui vit la Galerie Les Mages se muer en Galerie Chave.
Plusieurs des étoiles de cette expo Art brut historique se retrouvent ici en 2009. Aloïse, Ursula et l’étrange Marthe Isely.
Marthe Isely - ©Galerie Chave
Au fil d’une succession de salles aux murs blancs et noirs, cheminées de bois, tommettes vernissées et plafond peint, on est propulsée par ailleurs de Montagnes de Rose Aubert à des châteaux-sculptures de Juan Ferrer
d’une Chute de Babylone d’Eugène Gabritschevsky à un Chaissac en tissu. Henri Michaux, Dado, Sima : on me «cite» de partout, y compris du côté culturel. Le coup de grâce me serait donné par 4 ébouriffantes auras de Boris Bojnev si ce n’était une course sans mise à mort.
Boris Bojnev - ©Galerie Chave
Boris Bojnev - ©Galerie Chave
Saluant les sculptures polychromes d’Albert Geisel qu’on aperçoit qu’à la fin, je sors un peu groggie de cette expo qui fera date où j’ai tout aimé même les petites chiottes bien propres sur elles.
Avant la glace pistache-chocolat réparatrice, il me reste assez de forces pour me traîner jusqu’à la chapelle des Pénitents voisine où me contemple toute une foule d’anciennes affiches qui font dire à mon chéri : «after Chave, tout va me sembler rasoir».
16:17 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, galerie chave, vence, les paluds de noves, course camarguaise | | Imprimer | | |
30.07.2009
Cuba nous fait des Signos
Belkis Aion, 1993
Cuba-Boix qu'est ce qu'elle va pas pas inventer là Animula?
Faut vous dire que je serais bien allée danser la salsa à Groninger, à Groninger en Hollande. A Groninger parfaitement. Parce que figurez-vous là-bas, au musée du coin, il y a, jusqu'au 20 septembre 2009, une expo sur l'art cubain : ¡Cuba! art et histoire de 1868 à nos jours.
C'est bien le diable là-dedans si y'a pas kekchose à découvrir. Un jour ou l'autre le couvercle de la marmite barbudos va finir par voler en éclat, le voisin américain va cesser de faire la gueule et on va assister à l'arrivée sur le marché d'un tas d'artistes cubains qui rongent pour le moment leur frein de bicyclette.
C'est ce qu'a compris le Musée des Beaux-arts de Montréal qui a donné un coup de main à son homonyme de La Havane pour monter cette expo.
Je me demande pour ma part si on peut y voir des œuvres de Samuel Feijoo appartenant à la Collec permanente du Museo Nacional de Bellas Artes. Samuel Feijoo, c'est ce «frère d'âme» que Jean Dubuffet saluait dans le n°5 de Signos, une revue cubaine de 1971.
Cet artiste autodidacte, peintre et écrivain, est mort maintenant. Ses dates c'est 1914-1992.
Il m'intéresse parce que, dans les débuts de la Révolution, il a encouragé la création et la diffusion des artistes populaires de la région de Las Villas (Santa Clara).
Parmi lesquels, ceux salués (bis repetita) par Dubuffet qui, décidément ne craignait pas de soulever son petit chapeau de tweed pour les «camarades» (Dub emploie le terme!) à bérets étoilés : «la gracieuse Isabel Castellanos»,
Horacio Leyva,
Benjamin Duarte,
Angel Hernandez et «tous les autres pionniers de l'émouvant art brut de Cuba».
Je flaire une source : avis aux touristes animuliennes (et à leurs concubins) qui passent leurs vacances là-bas!
En attendant, moi, je vais me contenter d'aller voir Fidel à la Halle Saint-Pierre.
Fidel et d'autres toucans bleus,
oiseaux mondains
et religieuses d'Anselme Boix-Vives
qui ajoutent au mystère de la salle noire de ce montmartrois musée. C'est offert en prime avec l'expo Macréau et réciproquement. Et c'est jusqu'au 21 août 2009. Deux pour le prix d'une.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art cubain, anselme boix-vives, revue signos, revista signos, samuel feijoo, jean dubuffet, isabel castellanos, horacio leyva, benjamin duarte, cuba, santa clara | | Imprimer | | |
18.07.2009
Dereux et Dubuffet font les Beaux-Arts
Dereux + Dubuffet = Lyon. Même si vous êtes nuls en calcul c’est une addition facile à faire, mes p’tits Gnafrons. Et si vous vous sentez une petite faim pour le jésus, la rosette, le tablier de sapeur et la cervelle de canut, si vous vous sentez prêts à vous envoyer derrière le tchador un vieux pot de Beaujolais, c’est le moment de descendre ou de monter dans cette bonne cité de Lugdunum.
Lyon nous offre cet été deux bonnes occasions d’aller bouchonner dans ses murs. First of all parce que le Musée des Beaux-Arts (rien que ça !) a le bon goût de se souvenir que Philippe Dereux est un régional de l’étape. Il lui offre, jusqu’au 21 septembre 2009, une expo en compagnie de son ami et mentor Dubuffet Jean pour ne pas le nommer.
Philippe Dereux, c’est le type aux épluchures, cet artiste sincère et discret sur lequel Tom Le Guillou avait porté le projecteur de la Galerie Messine à la fin de sa vie.
Dereux : on n’imagine pas plus belle figure de «l’homme du commun à l’ouvrage» ! Avec son sourire timide et son look de gentil cousin de province, on croyait pas, dans les vernissages, que c’était lui l’auteur de ces théâtres de graines, d’écailles et d’épluchures délicatement assemblés par collage.
© Photo Jac Perrichon
Quand on lui rendait visite, chez lui, à Villeurbanne c’était pareil. Dans un décor de peaux de pêches achevant de sécher sur un radiateur, il se tenait bien sage dans un chandail couleur de terre, tout à fait dans la gamme chromatique de ces «tableaux» fruiteux-légumineux qu’il réussissait à préserver de la corruption et des injures du temps par toute une petite chimie de techniques patiemment mises au point depuis la fin des années 50 où il avait commencé à œuvrer pour lui même.
Et non plus comme assistant de Dubuffet qui, à Vence, s’était gagné le concours de cet instituteur en vacances, un peu empêtré dans son désir intimidant d’écriture. Ayant renoncé au statut d’homme de lettres, Philippe Dereux devait renouer d’ailleurs avec sa passion littéraire à l’occasion de sa nouvelle activité plastico-éplucheuse où il s’était engagé en toute ingénuité, «tout à fait par hasard, sans but préconçu, pour voir, comme disent les enfants (…)».
J’abrège pour vous dire que, si vous vous grouillez un brin, vous pourrez aussi, jusqu’au 28 août, courir à la Bibliothèque Municipale de La Part Dieu où ce que vous verrez l’expo Archives de l’infamie montée autour de La vie des hommes infâmes, un texte anti-plutarquien de Michel Foucault.
Elle nous promet des photos d’asile, des images de sans-papiers, des empreintes de mains du début de la criminologie, des cahiers de détenus et des dessins ou tatouages de bagnards.
Moi, je crains de pas pouvoir mais si vous passez par là, n’hésitez pas à lâcher vos commentaires.
23:55 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, philippe dereux, jean dubuffet, michel foucault, archives de l'infamie | | Imprimer | | |
14.07.2009
Marguerite Burnat-Provins au festival de Montreux
Burnat-Provins jazzyfiée! Je vous ai déjà effeuillé (le 19 novembre 2005 pour être précise) cette vénérable Marguerite. Un peu d'assoupissement lui va pas mal au teint mais il est bon de temps à autre que l'on réveille cette Belle au bois dormant. Cet été, c'est le Festival de Montreux qui s'y est collé avec une création musicale au Petit Palais le samedi 11 juillet 2009. Dominique Reymond a lu des textes du Livre pour toi, le chant d'amour fou de M. B.-P. sur des musiques du percussionniste Jean Rochat.
Le quatuor à cordes Barbouze de chez Fior (l'after-shave du tonton à Zazie!) les accompagnait. La fiche-artiste de ces Barbouzettes conviait les auditeurs «à la rencontre entre des mots bruts et essentiels» et un «univers de cordes et de percussions». Ouais.
Sauf que, manque de bol, pour remarquable qu'il soit, le poème en prose intitulé Le Livre pour toi n'a rien de précisément brut. Il valut certes à son auteur la réprobation suisse générale parce qu'il exposait le désir féminin sur la place publique, en des termes qui nous paraissent bien sages aujourd'hui que nous sommes gavés de Vie sexuelle de Catherine Machin.
Mais, il n'est rien dans sa syntaxe, dans son vocabulaire ou dans sa logique qui puisse se comparer avec ce que Michel Thévoz appelle un «écrit brut». Simplement une femme libre a un trébomec dans la peau et elle nous le fait savoir avec une pudeur poétique plus excitante pour le «qu'en-dira-t-on?» que la plus provocatrice obscénité.
Cette création musicale sera reprise le 26 et 27 août 2009 à Savièse, qui en 1907 trouvait Burnat-Provins plutôt encombrante. Une expo à la Maison de la Culture de cette ville retracera, du 20 août au 27 septembre 2009 les différentes périodes de sa peinture.
L'autre Marguerite Burnat-Provins (car cette artiste exceptionnelle possède deux facettes à son talent), la créatrice d'une galerie de portraits sublimes et inquiétants tout droits sortis d'un monde hallucinatoire, fera parallèlement un petit tour sur la scène de la Collection de l'Art brut à Lausanne du 3 juillet au 21 septembre 2009.
Le flyer distribué à l'occasion de ces diverses manifestations choisit évidemment son camp sur le plan iconographique. Le camp de l'art brut dont Marguerite Burnat-Provins, du fait des hésitations de Jean Dubuffet à son propos, reste cependant un électron périphérique. Il faut dire qu'il est rare de voir passer aussi nettement à l'intérieur d'un même artiste la ligne de clivage entre l'art culturel et l'art brut. C'est en quoi le cas Burnat-Provins est si intéressant.
17:11 Publié dans Expos, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marguerite burnat-provins, art brut, festival de montreux, barbouze de chez fior, le livre pour toi, collection de l'art brut | | Imprimer | | |
04.07.2009
HYPNOS : ne vous endormez pas!
Hypnos, hypnos! (ύπνος, ύπνος). C'est un peu comme : θαλασσα,θαλασσα! (thalassa, thalassa), ça me rappelle les îles grecques où de vieux moustachus agitaient ce mot sous le nez des touristes en quête d'une chambre chez l'habitant. Dormir, rêver peut-être... Mais pas sur ses lauriers comme votre petite âme errante a tendance à le faire.
Aujourd'hui Hypnos est à Lille, pas à Mykonos. Au Musée de l'Hospice Comtesse, pour une exposition éponyme (je fais dans le grec ce soir, c'est la faute aux Abribus mis en boîte par Langue sauce piquante).
Et un peu plus j'oubliais de vous rappeler que cette expo, tranquillement sous-titrée «images et inconscients en Europe (1900-1949)» (rien que ça) va se terminer le 12 juillet.
On ne verra plus bientôt les yeux charbonneux de la marquise Casati qui servent d'emblème visuel à la chose. Ils étaient pourtant bien jolis, bien médianimimis, même si le photographe avait bougé à la prise de vue. Je fais ma pouffe, bien sûr, puisque le photographe c'est Man Ray. Quoi de plus respectable que ce monsieur Ray?
A part ce monsieur Char qui frontonne le catalogue d'une de ces citations péremptoires et sublimes dont il a le secret : «Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté».
Tant de beauté m'intimide personnellement. J'aurais préféré une mocheté de Wölfli, une dégueulasserie de Jan Tóna, une kitscherie magnétique d'Elise Müller (prononciation restituée pour : Hélène Smith) mais ce n'est pas demain la veille que l'on accrochera le train de la culture à la locomotive de l'art brut. C'est toujours l'inverse qui se produit et cette expo n'innove pas sur ce point.
Soyons juste cependant. Elle ne se contente pas, comme d'ordinaire, de faire reluire notre avant-garde number one à nous. Le défaut des Français est de se croire universels mais à côté du surréalisme et des courants qu'il a cherché à satelliser, il y a Dada, le cubisme tchèque, le cinéma allemand de l'entre-deux-guerres, Freud et Jung, Prague, la Hongrie, la Roumanie, l'art brut, les spirites unis de tous les pays.
Elise Müller-Hélène Smith
J'en passe et des meilleures. L'expo Hypnos, basée sur le principe fromage et dessert ne nous fait grâce d'aucune de ces facettes.
Faupin, Boulanger, Surlapierre (Savine, Christophe et Nicolas), les commissaires de l'expo bataillent furieusement pour faire tenir tout ça ensemble avec le concours de gens méritants. Chacun touille du mieux qu'il peut et la cuiller en bois finit par tenir debout dans la casserole. Pour finir par atteindre le but recherché : «explorer la rencontre entre inconscient et modernité»? On se le demande.
J'aurais voulu aller sur zone pour me rendre compte par moi-même. Des informateurs animuliens m'ont dit grand bien des totems de Victor Brauner. Rester scotchée devant son Objet de contre-envoûtement, ça m'aurait plu.
Mais c'est la réunionite au bureau, je suis mobilisée par mes cellules de crise. Impossible de bouger. J'ai dû me contenter de consulter le copieux catalogue dont la couvrante est du peintre spirite F. Rofelin (un bon point).
«Tâche impossible» aurait peut-être dit le Dr Freud.
17:30 Publié dans Expos, Images, Oniric Rubric | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, inconscient, lille, martine aubry, villeneuve d'ascq, sophie lévy, science des rêves, sigmund freud, jan tona, hélène smith, elise muller, f. rofelin | | Imprimer | | |
01.07.2009
Bodan Litnianski à l'encan
Bodan Litnianski convoité par les Chinois ? Allez pas croire que votre petite âme errante soit complètement à l'ouest. C'est fou ce qu'on peut lire dans la presse !
Par exemple dans L'Union (Champagne Ardenne Picardie) du 30 juin 2009, cet article de Samuel Pargneaux qui nous alerte sur la mise en vente du site de Viry-Noureuil (Aisne), célébré par Agnès Varda dans Les Glaneurs et la glaneuse.
J'aurais voulu retrouver le livre de Denys Riout et B. Teissedre sur le sujet pour vous documenter la chose. Mais, depuis 2004 qu'il est paru, il a été englouti chez moi dans une pile de bouquins devenu colonne. Et comme je construis moins solide que le « maçon-artiste » (comme dit Agnès), je n'ai pas osé tenter l'exploration et j'ai préféré ramper jusqu'à mon écran.
Heureux que la préface donnée par Varda pour ce livre intitulé Le jardin des merveilles se trouve là.
Et comme je dois garder du temps ce soir pour me faire mon masque de beauté au concombre, je vous livre l'info toute chaude pour que vous en fassiez ce que vous en voulez. Même acheter si vous êtes pété(e) de thune.
00:28 Publié dans art brut, Encans, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, bodan litnianski | | Imprimer | | |